Ceux qui ont une allergie connue au curcuma devraient non seulement éviter sa consommation, mais ils devraient également éviter d’entrer en contact avec lui.
La curcumine peut être un allergène de contact ; il existe des enregistrements de plusieurs personnes qui ont souffert de dermatite et d’urticaire dues au contact avec l’épice.
Le curcuma et le gingembre appartenant à la même famille, une personne allergique au gingembre est susceptible de l’être également.
Il a été observé que lorsque le curcuma est pris par voie orale (en capsules), il peut abaisser les niveaux de testostérone et affecter la motilité des spermatozoïdes. On pense que cela réduit la fertilité chez les hommes.
Par principe de précaution, l’Agence européenne des médicaments recommande de ne pas prendre de curcuma pendant la grossesse ou l’allaitement, sauf pour un usage alimentaire. Il n’y a donc aucun problème à mettre un peu de curcuma dans l’alimentation, mais pas de remède.
Le curcuma possède des propriétés anticoagulantes. Sa consommation, son alimentation et sa thérapie, associée à un traitement anticoagulant ou antiplaquettaire, doivent donc se faire avec l’avis éclairé d’un médecin.
En effet, les effets anticoagulants du curcuma vont augmenter les effets amaigrissants des médicaments, ce qui peut avoir des conséquences graves (saignements, hémorragies, contusions…).
Des études ont montré que le curcuma pourrait être aussi efficace que l’atorvastatine, un anticoagulant prescrit pour son effet hypocholestérolémiant.
Parmi les médicaments anticoagulants et antiplaquettaires les plus courants figurent l’aspirine (acide acétylsalicylique), le clopidogrel (Plavix), le dipyridamole (Persantine), l’AVK (antivitamine K), la ticlopidine (Ticlid), la warfarine (Coumadin), l’énoxaparine (Lovenox), l’héparine, etc.
Attention, il n’y a pas que les médicaments qui peuvent être anticoagulants, certaines plantes ou épices peuvent aussi avoir les mêmes propriétés, parmi les plus courantes : l’ail, le gingembre, le ginkgo, le ginseng, la fève tonka, etc.
Antiacides
Les antiacides sont utilisés pour diminuer l’acidité de l’estomac et, moins souvent, pour guérir les ulcères gastroduodénaux.
Le curcuma peut inhiber l’action des antiacides et provoquer certains effets secondaires tels que des ballonnements, des gaz, des douleurs thoraciques, des nausées et des crampes d’estomac. L’association pourrait même avoir les effets inverses des antiacides, c’est-à-dire augmenter la sécrétion acide.
C’est particulièrement le cas des personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien.
Les antiacides les plus courants sont la cimétidine (Tagamet), la famotidine (Pepcid), la ranitidine (Zantac), le Raniplex, le Nizaxi, l’omeprazole, le Maalox, le Rocgel, le Xolaam, etc.
Antidiabétiques
Le curcuma a des propriétés antidiabétiques, donc en combinant l’épice avec la prise de médicaments antidiabétiques, leurs effets sont augmentés, ce qui peut entraîner des effets secondaires tels qu’une hypoglycémie, une transpiration excessive, des tremblements, des troubles visuels, des étourdissements, de l’anxiété, etc.
Parmi les antidiabétiques les plus courants figurent les biguanides, les sulfonylurées, les méglitinides, les thiazolidinediones, les inhibiteurs de la DPP-4, les inhibiteurs du SGLT2, les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase et les chélateurs des acides biliaires, etc.
Médicaments anti-inflammatoires
Parmi toutes les propriétés du curcuma, on retrouve ses vertus anti-inflammatoires. C’est d’ailleurs souvent pour cela qu’on le consomme. Donc, si vous prenez des anti-inflammatoires, alors il peut provoquer un surdosage et provoquer certains effets indésirables.
En effet, le curcuma serait aussi efficace que le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager tout type d’inflammation, notamment pour l’arthrose, la colite ulcéreuse, etc.
Il existe cependant des études, dont une étude italienne, qui ont montré que l’association du curcuma avec un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien permettait une guérison plus rapide. Toutefois, si vous appartenez à cette catégorie, demandez conseil à votre médecin avant de prendre du curcuma.
Pour conclure, il est toujours important de rappeler que ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’on peut tout faire.
Les effets des épices sont bien réels et efficaces, c’est pourquoi il faut prendre ses précautions et s’informer avant de se lancer dans une cure.
Rappelons que la consommation alimentaire, sauf en cas d’interaction médicamenteuse ou de contre-indication avérée, ne pose pas de problème.